Clos du Mont Olivet : verticales

Céline et Thierry Sabon du Clos Mont Olivet

À mon arrivée, Thierry Sabon avait préparé deux très longues séries de millésimes de la cuvée tradition « Clos du Mont Olivet » et de la cuvée prestige « Cuvée du Papet ». À regret, il a fallu diminuer le nombre d’échantillons. L’idée originale et surtout audacieuse d’un « chaud-froid » (comprenez un millésime chaud suivi d’un millésime compliqué) proposée par le vigneron a finalement été retenue. Une véritable leçon d’humilité face à la longévité de certains millésimes à qui on ne promettait pas un si grand avenir…

Les millésimes 2012, 2010, 2006 et 2003 sont l’œuvre de Thierry Sabon, officiellement arrivé en 2001 sur le domaine.

Clos du Mont Olivet et Cuvée du Papet

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 2012

Nez fin et parfumé, rappelant la fraise compotée, le thym, l’orange sanguine et le bouton de rose. Plutôt de demi-corps, la bouche pure et soyeuse, délivre une matière lumineuse et épanouie. Élégant et raffiné, à défaut de puissance. Très belle bouteille à boire sur un pigeon ou des cailles farcies. 94/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 2010

Des parfums chaleureux et enivrants de confiture de fraise, de menthol, sur un fond légèrement figué que l’on retrouve dans une bouche délicatement veloutée, remarquablement concentrée, chaleureuse, qui s’étire sur des sensations épicées. Les tanins, encore fermes, ont besoin de temps… c’est un jeune adolescent qui n’a pas fini de grandir : côte de Bœuf ou 10 ans de plus en cave ! 94-95/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 2006

D’un orangé brillant, qui fait écho au nez mentholé et épicé, ce 2006 affiche des courbes séduisantes. Très équilibré, au toucher soyeux, il n’est pas sans rappeler 2012, la fraîcheur en moins, mais la suavité en plus. On retrouve l’agrume en finale rehaussé d’une pointe réglissée. À siroter sur un tournedos au beurre maître d’hôtel. 90/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 2003

La couleur orangé-brune dénote avec le bouquet remarquable de havane et de dattes, rafraîchi d’une pointe originale de cardamome. La bouche, très fine, à la fois fraîche et suave, s’offre le luxe d’une pointe saline en finale. On imagine le cochon grillé. Une belle surprise de 20 ans, dans le style soyeux et parfumé du domaine, qui vient aussi clôturer l’ère « Thierry Sabon » arrivé officiellement en 2001.  93/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 1999

Complexe, confit, entre cuir de Russie et note végétale du liège, on le déguste quand même pour son équilibre remarquable et les justes proportions.

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 1994

Couleur évanescente, toujours brillante, qui introduit un bouquet de havane et de bourgeon, quelques faux airs de porto tawny. Là encore de la précision dans un style plus juteux et moins en chair. Selle d’agneau et fruits confits. 90/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 1990

La couleur, plus profonde, fait écho au bouquet puissant et pénétrant de bois de santal et d’eucalyptus. En bouche, la matière très dense et suave à la fois rappelle presque un vieil hermitage. Les fruits à l’eau-de-vie relevés d’une pointe poivrée feraient probablement bon ménage avec un bœuf bourguignon… Le père de Thierry comparait ce vin au 1978 en termes de potentiel, il semblerait en effet qu’il en prenne le chemin. 96/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 1984

Voilà ce que l’on peut appeler un mauvais millésime ! Et pourtant, 40 ans plus tard, même si le vin affiche quelques signes de fatigue, on se prend à l’aimer et à le savourer sans effort. Une simple terrine aux morilles, pour refaire l’histoire du millésime. 89/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape 1978

Une anecdote qui résume tout de ce monument : Joseph Sabon, le grand-père de Thierry, est déjà à la retraite en 1978, ce sont ces fils qui vinifient ce grand millésime… Mais entendant les retours dithyrambiques des clients, il ne pourra s’empêcher de s’en attribuer la paternité ! Une faiblesse que l’on pardonne volontiers 45 ans plus tard. Couleur juvénile, parfums poivrés et de végétal frais, le cigare en note de fond, le vin se réveille doucement. À la fois corsé et aérien, soyeux et dense, il surprend par son éclat, sa longueur saline et salivante où une pointe de caramel gourmande convoque la table. Une viande dans son plus simple apparat pour souligner le vin. 98/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape La Cuvée du Papet : produit pour la première fois en 1989 (avec la cuvée centenaire du domaine André Brunel et la cuvée Générations Gaston-Philippe du Château La Gardine), fleuron du domaine, élaboré uniquement lors des grands millésimes à partir de très vieilles vignes de grenache (remontant jusqu’en 1901) complété de Mourvèdre et/ou de syrah.

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape Cuvée du Papet 2012

Entre fraise et framboise, le nez très concentré évoque les plus beaux parfums du grenache à juste maturité. Concentration et précision évidentes, pour un vin chaleureux, mais à la finesse en devenir. Beau vin sans équivoque, de garde assurément. 95/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape Cuvée du Papet 2010

Tout est là : concentration et floralies, densité et équilibre, finale de grande allonge, sur un fruit lumineux jamais capiteux. Une idée de la perfection. Pour la postérité. 99-100/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape Cuvée du Papet 2006

De la gourmandise, un nez légèrement torréfié « à la bourguignonne », une bouche conique, toujours très équilibrée, assez légère dans la série, mais très harmonieuse. La finale, juteuse et tannique, en dit long sur le potentiel, même si l’on peut déjà se régaler sur un onglet de bœuf. 94-95/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape Cuvée du Papet 2003

Le mourvèdre, augmenté de 10% sur cette année, donne une consistance plus vineuse et provençale. Tapenade, menthol et une pointe giboyeuse animent une bouche concentrée et précise, longue et juteuse. Joli vin. 93/100

 

Clos du Mont Olivet Châteauneuf-du-Pape Cuvée du Papet 1990

Une couleur encore rubis au centre du disque, un bouquet qui pinote, on a du mal à croire que ce vin a 30 ans… Si ce n’est quelques notes grillées qui viennent rapidement entacher cette jeunesse éphémère. En bouche la suavité du grenache produit son effet, l’ensemble privilégiant la finesse à la puissance. C’est beau même si l’on émet un doute sur l’évolution un peu trop avancée de cette bouteille mythique.

 

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